Menstruations
Caractérisées par un écoulement de sang, les menstruations représentent un des phénomènes de l’activité génitale qui suggère l’absence de grossesse chez la femme située entre la puberté et la ménopause.
Avoir ses règles est avant tout une réalité biologique fondamentale : dans le monde, près de 3 milliards 500 millions de femmes sont (pour les jeunes filles, en devenir d’être) menstruées ou bien ménopausées. Tout de suite, on se sent beaucoup moins seules sur Terre ! D’autant plus que nous ne sommes pas la seule espèce vivante mammifère à saigner tous les mois. Ce phénomène se retrouve également chez les grands singes, les primates, les lémuriens et les marsupiaux.
Tout d’abord, retenons que les règles représentent la toute 1ère étape du cycle menstruel, avant l’ovulation et le Syndrome Pré-Menstruel. Le premier jour des règles marque le premier jour du nouveau cycle : c’est LE point de repère ultime pour calculer la durée du cycle, chaque mois.
De leur vrai nom « menstruations » qui signifie mois (mensis) et lune (menés) en latin et grec, les règles constituent un phénomène naturel pas si simple à définir. Après avoir analysé et regroupé plusieurs définitions, on pourrait se contenter de la suivante :
Caractérisées par un écoulement de sang, les menstruations représentent un des phénomènes de l’activité génitale qui suggère l’absence de grossesse chez la femme située entre la puberté et la ménopause.
Mais dans son livre Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les règles sans jamais avoir osé le demander, Martin Winckler questionne cette définition : considérant que bien des perceptions se font sur ce phénomène naturel, elles diffèrent de la réalité.
Physiologiquement, les règles ne sont pas qu’un simple écoulement sanguin : elles sont composées de cellules endométriales et de sang qui proviennent de l’endomètre, fine paroie de l’utérus qui se désagrège et se lèse naturellement pour expulser une partie des tissus de sa muqueuse. Cette composition diffère d’un cycle à l’autre et d’une femme à une autre : selon l’épaississement de l’endomètre au cours du mois, les règles sont plus ou moins longues, abondantes, fluides ou cailloteuses. Car l’aspect du sang menstruel dépend du profil hormonal des femmes
Dès la puberté, l’appareil génital entre en activité périodique : il fonctionne au rythme du cycle menstruel*, orchestré par un réseau hormonal sexuel, à savoir les oestrogènes et la progestérone. L’apparition des règles marque en principe le début du cycle. S’en suit l’ovulation, ou la libération de l’ovocyte prêt à être fécondé, toujours sous l’influence des hormones. En l’absence de fécondation, une nouvelle désagrégation de l’endomètre se produit : le 1er jour des menstruations annonce le passage au cycle suivant, ceci jusqu’à la ménopause, événement caractéristique de l’arrêt de l’activité hormonale, et donc de l’arrêt du cycle menstruel.
Dans le cadre de la procréation, le cycle menstruel est indispensable, car la mue endométriale permet la survie de l’embryon. L’endomètre est formé d’une dentelle de cellules déciduales qui constitue une barrière protectrice fondamentale pour accueillir un être-vivant différent de la mère : cette barrière protège l’embryon contre les anti-corps que la mère produit naturellement contre tout corps « étranger ».
En principe, les règles surviennent lorsqu’une femme « n’est pas enceinte », mais il n’empêche que l’apparition des règles peut se faire en fin de cycle alors qu’une grossesse a commencé, ou même plusieurs mois consécutifs après fécondation. Dans ce cas, on peut parler de déni de grossesse.
Le cycle menstruel apparaît entre la puberté et la ménopause, dont les âges peuvent varier selon chaque femme, l’ethnie, et même la géographie. Bien que ce phénomène soit universel, il n’est pas indispensable à la santé des femmes. La présence comme l’absence de ménorrhée* ne sont pas un facteur déterminant de « bonne » santé. En période menstruelle, la mue mensuelle de l’endomètre est une étape qui favorise le bien-être génital : si l’endomètre se développait continuellement, l’utérus finirait par être entièrement rempli puis distendu, d’où la nécessité d’évacuer à chaque cycle une partie de cette fine paroi.
Il est possible que l’écoulement menstruel se révèle irrégulier, tant dans sa durée que dans sa quantité. Comme évoqué précédemment : plus la paroie utérine s’épaissit, plus l’écoulement est long et abondant. Les menstruations fluctuent selon le développement du revêtement de l’endomètre qui, à son tour, dépend de l’équilibre hormonal produit par les ovaires. D’un cycle à l’autre, l’irrégularité cyclique peut se traduire par une alternance entre les cycles ovulatoires et anovulatoires. La particularité du cycle anovulatoire est qu’il peut chevaucher un cycle ovulatoire et, de ce fait, provoquer 2 périodes d’écoulement menstruel au cours du mois. Faute de production de progestérone, l’anovulation se traduit par l’absence d’ovulation, dont la durée est incertaine et l’écoulement menstruel abondant. Elle peut survenir à tout moment au cours de la vie cyclique d’une femme, surtout lors des ménarches* ou en pré-ménopause, moments où l’irrégularité menstruelle est le signe d’une ovulation qui démarre ou touche à sa fin.
☾ La durée : 3 à 6 jours en moyenne, cela peut s’écourter comme se prolonger ;
☾ La quantité : environ 30 mL de sang s’écoulent à chaque cycle. Ouais, l’équivalent d’un Ricard quoi.. Hum, plutôt deux cuillères à soupe et demi. Certaines femmes peuvent tout à fait se voir perdre que quelques gouttes, ou bien avoir des règles plus abondantes, voire hémorragiques ;
☾ L’aspect : cailloteuses, visqueuses, grumeleuses ou liquides, les règles ne sont pas uniquement constituées de sang : l’endomètre expulse également ses tissus associés au sang et aux fameuses glaires cervicales (ou pertes blanches) ;
☾ La couleur : marron, rouge clair, rouge foncé, noir, un superbe camaïeu ! La couleur des premières règles est souvent marron, contrairement à ce que l’on peut penser ;
☾ La régularité : elles réapparaissent tous les 28 jours environ ; les premières règles sont souvent irrégulières durant les premiers cycles, voire les premières années. Elles peuvent tout à fait rester irrégulières ou devenir aussi précises qu’une horloge ;
☾ L’odeur : que l’on se mette d’accord, les règles ne produisent aucune mauvaise odeur. Certes : elles ont une odeur, mais elle est très discrète et loin d’être désagréable (enfin… ceci est mon ressenti, tout le monde n’est pas forcément de mon avis). Ce qui provoque des odeurs de menstruations, ce sont les produits présents dans les tampons et les serviettes hygiéniques jetables. Souvent à base de composants chimiques, ils transforment l’odeur des règles et dénaturent la flore vaginale ;
☾ Les symptômes : présence ou absence de douleurs, de crampes, de maux de tête, de nausées, de diarrhées. Il est possible que des petits soucis de transit soient associés aux menstruations, souvent causés par les crampes utérines.