3,5 milliards de femmes sont biologiquement concernées par la santé menstruelle. Pourtant, lorsqu’elles sont en période menstruelle, « elles se voient discriminées et parfois exclues de la société ». Le sujet des menstruations est nouvellement pris en considération par les responsables politiques. C’est l’immersion d’une nouvelle thématique de santé publique : la santé menstruelle.
La santé menstruelle concerne plus de 3,5 milliards de femmes
Dans le monde, près de 3 milliards 500 millions de femmes sont physiologiquement concernées par les menstruations. En moyenne, ce phénomène est expérimenté près de 450 fois au cours de 40 années de vie cyclique. Bien qu’il soit largement répandu, le cycle menstruel est régi par des normes socioculturelles, difficilement quantifiables et propres à chaque culture. À cet aspect culturel, s’ajoute l’accès limité à l’eau propre, aux installations sanitaires adéquates et aux produits d’hygiène intime, rendant la gestion de l’hygiène menstruelle complexe et difficile à vivre. Parce que « les femmes en période menstruelle se voient discriminées et parfois exclues de la société », la santé menstruelle est nouvellement pris en considération par les responsables politiques (1).
Quelles initiatives internationales pour la santé menstruelle ?
« Selon les défenseurs des droits humains, la stigmatisation et la honte […] ont de graves répercussions sur tous les aspects des droits des femmes […], y compris leurs droits fondamentaux à l’égalité, à la santé, au logement, à l’eau, à l’assainissement, à l’éducation, au travail, à la liberté de religion ou de conviction, à la sécurité et à la santé dans le travail » (1). Face à cette considération, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a récemment fait appel à la communauté internationale pour « protéger la santé menstruelle ». Mais ce terme émerge depuis peu : alors qu’aucune définition n’a encore été établie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé menstruelle constitue un droit humain essentiel pour aider les femmes à mieux vivre intimement et socialement leur cycle (2).
Cependant, l’OMS et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont établi une définition des bonnes pratiques de l’hygiène menstruelle : « les femmes et adolescentes utilisent un matériel propre pour prendre en charge leurs menstruations, absorbant ou collectant le sang, pouvant être changé dans un endroit privé, aussi souvent que nécessaire durant la période. Elles utilisent du savon et de l’eau afin de se laver corporellement, selon leurs besoins, et ont accès à des installations afin de jeter leurs protections hygiéniques menstruelles usagées » (3). Pour Vanessa Thomas, cette définition est tout aussi réductrice que l’appellation « hygiène menstruelle », car seul l’enjeu de propreté est pris en compte, laissant de côté « l’environnement social, les politiques de santé et l’existence de traditions discriminantes ». En l’absence d’information et d’éducation au bien-être menstruel, « distribuer des serviettes hygiéniques et construire des toilettes ne garantit pas que les menstruations soient vécues sainement et dignement » (4).
Santé menstruelle : la définition de Lunes Rouges
Santé menstruelle
Si l’on considère la définition gouvernementale de la santé publique, la santé menstruelle serait un état de complet bien-être, à la fois physique, mental, émotionnel et social, relatif au cycle menstruel. Il s’agirait donc d’une approche du cycle menstruel dans sa globalité, qui se veut positive et qui ne se limite pas aux aspects sanitaires. La santé menstruelle impliquerait ainsi les questions d’anatomie, de physiologie, d’émotion, mais aussi de respect de soi et de l’autre, de soins et de procréation.
Bibliographie
(1) ONU Info. La santé menstruelle des femmes ne doit plus être un tabou [consulté le 15 octobre 2019]. news.on.org [en ligne].
(2) Simavi. Menstrual Health, Training Manual [consulté le 23 octobre 2019]. simavi.org [en ligne].
(3) UNICEF. Guidance on Menstrual Health and Hygiene [consulté le 24 octobre 2019]. unicef.org [en ligne].
(4) THOMAS Vanessa, Menstruations, sang pour sang taboues, Comment l’hygiène menstruelle impacte nos sociétés – Observatoire de la santé mondiale.